L’argile produit de biocontrôle pour lutter contre la cicadelle verte
3 années d’études sur un réseau de 38 parcelles en agriculture biologique ont permis de définir l’effet de la kaolinite calcinée sur la population de cicadelle verte : l’efficacité moyenne est de 53 % sur les populations larvaires et 50 % sur les dégâts de grillures sur les feuilles.
Bien que secondaire, car présente dans les vignobles de façon hétérogène, la cicadelle verte peut causer des dégâts importants (ce fut le cas du millésime 2021). Leurs grillures impactent l’activité photosynthétique des feuilles touchées, ce qui peut affecter l’augmentation de la teneur en sucres et entraîner un retard de maturité des raisins.
La kaolinite calcinée est donc un moyen de lutte alternative aux produits insecticides conventionnels. C’est un produit de biocontrôle qui est positionné en préventif et qui demande 3 applications qui peuvent être couplées avec une protection fongique (cuivre et soufre).
Stratégies de biocontrôle pour lutter contre les vers de la grappe
Les tordeuses, Eudémis, Cochylis et Eulia comptent parmi les ravageurs majeurs de la vigne. La troisième génération d’Eudémis peut notamment porter préjudice à la récolte en perforant les baies (perte de rendement) mais aussi en favorisant l’installation de la pourriture grise. La lutte conventionnelle nécessite 1 à 3 IFT et est coûteuse tant sur le plan économique qu’écologique. Des produits de biocontrôle représentent des alternatives intéressantes à la lutte classique.
Bacillus thuringiensis et Saccharopolyspora pour lutter contre les tordeuses
L’expérimentation menée par la chambre d’Agriculture de la Gironde sur des Bacillus thuringiensis et des bactéries Saccharopolyspora montre des efficacités variant entre 53 % et 90 % selon les stratégies utilisées et le contexte de pression parasitaire.
Les préparations testées (à base de Bacillus thuringiensis et de bactéries saccharopolyspora produisant des toxines) permettent de lutter contre cochylis et eudémis.
Leur positionnement est néanmoins plus complexe à mettre en œuvre qu’un insecticide conventionnel. En effet, des observations des inflorescences et des grappes (comptages de pontes, larves, perforations), ainsi que des suivis de pièges sont nécessaires pour définir la pression annuelle ainsi que le stade d’intervention (stade tête noire des pontes) . Ces spécialités doivent être renouvelées tous les 7 à 10 jours. Si toutes ces conditions sont respectées, ces produits alternatifs peuvent se révéler efficaces.
Des trichogrammes pour lutter contre les tordeuses
Face aux inconvénients que peuvent présenter la confusion sexuelle (besoin d’un ilôt de 8/10 ha) et les Bacillus thuringiensis (positionnement délicat), les trichogrammes semblent être une solution alternative intéressante.
Les trichogrammes sont des micro-hyménoptères naturellement présents dans les vignobles et sont des parasitoïdes oophages de nombreux insectes, en majorité des lépidoptères. Les femelles de trichogrammes pondent dans les œufs de tordeuses. Cette méthode de lutte appartient à la catégorie des macro-organismes de biocontrôle. Leur positionnement se fait dès le début du vol de 3ème génération d’Eudémis (début du vol définit par piégeage alimentaire ou sexuel ou bien en consultant les Bulletins de Santé du Végétal).
La Chambre d’Agriculture de la Gironde a expérimenté cette méthode de lutte biologique sur la G3 d’eudémis afin de fournir des références techniques d’efficacité.
En 2018, année à forte pression avec en moyenne 80 perforations pour 100 grappes, l’efficacité des trichogrammes fut de 40,5 % en fréquence de grappes touchées et 56 % concernant le nombre de perforations. En revanche, en 2019 et 2020, les nombres moyens de perforations pour 100 grappes étaient de 360 à 520. Cette méthode de lutte biologique n’a alors pas présenté de résultats intéressants, au vu de l’exceptionnelle pression sur la parcelle d’essai.
Les partenaires
En partenariat avec les Chambres d’Agriculture des Landes, de Dordogne, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques