Mieux connaître la Pourriture grise de la vigne afin d’améliorer la lutte contre les maladies cryptogamiques
Facteurs abiotiques, matériel végétal, vers de grappes, tous ont leur rôle pour décupler la nuisibilité du botrytis (Botrytis cinerea). La Pourriture grise est un pathogène courant dans tous les vignobles de la planète. Pour autant, de quelles connaissances disposons-nous sur les facteurs favorisant ce redoutable ennemi pouvant occasionner d’importantes pertes de récoltes et être à l’origine d’une importante altération de la qualité du vin?
Des produits de biocontrôle peuvent être employés pour lutter contre cette pourriture. Des recherches ont permis de trouver une nouvelle souche de bactérie ayant une efficacité intéressante contre cette pourriture. D’autres essais, sur divers produits déjà homologués ont montré que le bicarbonate de potassium est la solution avec les efficacités les plus stables d’une année à l’autre.
Ce même champignon peut, dans certaines conditions climatiques précises, se développer sous une autre forme appelée “Pourriture noble” et donner des vins blancs liquoreux de grande qualité. Connaître son ennemi pour mieux le stopper !
Les risques d’attaques du mildiou, de l’oïdium évaporés c’est désormais au botrytis de faire planer son spectre gris au-dessus des vignes. L’augmentation du sucre dans les baies va de pair avec l’accroissement du risque de développement de la pourriture grise. L’approche des vendanges, les risques orageux des mois d’août et septembre marquent l’entrée dans la zone à haut risque. Notons que même si ses attaques tardives sont largement majoritaires, il est possible, beaucoup plus rarement, de voir surgir des symptômes au printemps. Les inflorescences en font alors les frais avec plus ou moins d’intensité.
La mise en place d’un traitement au stade A (chute des capuchons floraux) sur les parcelles particulièrement sensibles est justifiée.
Le botrytis est un pathogène opportuniste. Une blessure, une perforation, peut se transformer en foyer. Une bonne maîtrise des populations des tordeuses (Eudémis, Cochylis, Eulia) limite grandement le risque d’attaque de la pourriture grise. Les perforations des chenilles sont les portes d’entrées favorites de ce pathogène.
Tous les cépages ne sont pas égaux face à lui. Le Cabernet-Sauvignon et le Petit-Verdot sont peu sensibles quand le Sauvignon, Sémillon et Muscadelle peuvent être particulièrement affectés. L’impact du choix du matériel végétal dans une région ou les brouillards matinaux de fin d’été sont fréquents a toute son importance. Un porte greffe apportant trop de vigueur va engendrer une forte densité foliaire qui va favoriser l’apparition d’un microclimat plus humide augmentant la durée d’humectation des grappes.
Les pertes liées à la pourriture grise n’ont pas seulement un impact sur le rendement. La qualité de la récolte peut rapidement s’écrouler. Une étude réalisée par la Chambre d’Agriculture de la Gironde a démontré que la perte de qualité commence à se ressentir avec des taux d’attaque dès 5%.