Lutter contre les tordeuses de la vigne
Diverses méthodes existent pour lutter contre les tordeuses de la vigne Eudémis, Cochylis et Eulia, qui comptent parmi les ravageurs majeurs de la vigne.
La confusion sexuelle limite les accouplements de lépidoptères entraînant alors une diminution du nombre de chenilles. Cette méthode de lutte collective est aujourd’hui largement utilisée. Des essais menés entre 2013 et 2016 par des viticulteur·rice·s et suivis par la Chambre d’Agriculture de la Gironde ont montré que cette technique permettait de maintenir les populations de tordeuses à des seuils tolérables (moins de 5 perforations pour 100 grappes) et avait plus de 80 % d’efficacité par rapport à une absence totale de traitement pour lutter contre les vers de grappes.
Les Bacillus thuringiensis, dont l’application se fait au stade « tête noire », synthétisent une toxine létale pour les vers de la grappe. Leur mode d’action est direct, à effet insecticide : protéines toxiques sous forme de cristaux pour les larves des tordeuses de la grappe. Ces produits sont très efficaces dès lors qu’ils sont positionnés au bon moment sur les vignes. Les essais démontrent des efficacités moyennes de plus de 50 %.
Enfin, les trichogrammes (méthode de lutte biologique) sont des micro-hyménoptères qui parasitent les œufs de tordeuses, empêchant ainsi leur éclosion. Ils sont positionnés sur les parcelles majoritairement en troisième génération d’Eudémis. C’est une méthode intéressante pour les zones où la confusion sexuelle n’est pas possible. Les essais sur ces macro-organismes sont encore en cours…
Lutter contre les cicadelles vertes
Les piqures de cicadelles vertes impactent l’activité photosynthétique des feuilles touchées, ce qui peut affecter l’augmentation de la teneur en sucres et entraîner un retard de maturité des raisins. L’argile kaolinite calcinée est une substance naturelle à action de barrière physique dite insectifuge. Certainement d’autres actions comme la perturbation de la reconnaissance de la plante ou la modification des conditions du milieu agissent sur l’insecte Empoasca vitis, responsable des grillures sur la vigne. C’est une action préventive dont l’application doit se faire dès le début du second vol. On lui prête également un effet protecteur contre les brûlures et les stress thermiques durant l’été.
Des essais menés dans le cadre du Resaq Viti Bio entre 2011 et 2013 ont permis de montrer l’efficacité de l’argile kaolinite calcinée dans la lutte contre les cicadelles vertes avec une efficacité moyenne de 50 % de réduction de l’intensité des grillures pour 38 parcelles étudiées.
En 2020 et 2021, la pression en fin de saison de ce ravageur a été particulièrement élevée en Gironde. Une attention particulière sera donc portée dans les prochains millésimes à ce ravageur pour s’assurer qu’il ne compromette pas la qualité de la vendange.