Depuis 2018, la Chambre d’Agriculture de la Gironde, l’IFV et l’EPLEFPA Bordeaux-Gironde mènent des essais dans le cadre du projet « Alt’Fongi Biocontrôle » en Gironde. Le but est d’évaluer et d’optimiser des stratégies de protection intégrant le plus possible de produits de biocontrôle pour parvenir à créer des références techniques locales sur l’ajout de ces produits dans des itinéraires utilisables par tou·tes et de limiter l’usage des produits classiques.
Des essais sont réalisés en micro-parcelles pour comparer un grand nombre de stratégies sur une petite surface dans le but de réduire le recours aux fongicides anti-mildiou grâce à des règles de décision expérimentales.
En 2018 et 2019, les règles de décision expérimentales employées ont permis de réduire significativement la quantité de cuivre.
Etape 1 – Compréhension des produits de biocontrôle et sélection : essais en micro-parcelles
- L’efficacité déjà connue des phosphites a été confirmée (efficacité supplémentaire par rapport aux petites doses de cuivre de l’ordre de 50 %)
- L’huile essentielle d’orange douce a prouvé son intérêt lorsqu’elle est appliquée en préventif (efficacité supplémentaire moyenne par rapport aux petites doses de cuivre de 55 %)
- Les tisanes de saule et de prêle appliquées en alternance tout au long de la saison ont montré un intérêt (efficacité supplémentaire de 35 % par rapport aux petites doses de cuivre) dans le cadre de tests en conditions de pression mildiou moyenne à forte
Etape 2 – Création de stratégies applicables en conditions réelles de production
Depuis 2020, des essais en conditions réelles de production ont été mis en place chez des viticulteur·rice·s partenaires. L’objectif est de tester les solutions ayant eu les meilleures efficacités en micro-parcelles et d’évaluer la viabilité (coût, efficacité, nombre de traitements…) des stratégies développées.
Des stratégies intégrant l’huile essentielle d’orange douce et les phosphites ont été proposées pour lutter contre le mildiou.
Chez des viticulteur·rice·s en agriculture biologique, une stratégie intégrant de l’huile essentielle d’orange douce s’est montrée aussi performante que les stratégies habituelles des viticulteur·rice·s au niveau de la protection sanitaire et a, en plus, permis de réduire les doses de cuivre. Les surélévations de coûts de 9 à 14 % ont été jugées acceptables par les viticulteur·rice·s partenaires au vu de l’optimisation des quantités de cuivre, permettant de se passer en dessous de la barre des 4 kg de cuivre.
Les stratégies proposées ne demandent pas de passage supplémentaire sur la parcelle.
Dans un programme de traitement conventionnel, les phosphites et l’huile essentielle d’orange douce ont permis de limiter le recours aux autres produits. L’objectif de cet essai était de montrer qu’il est possible d’atteindre une qualité de protection équivalente entre une stratégie conventionnelle avec plusieurs produits pénétrants et une stratégie mobilisant les produits de biocontrôle associés avec des produits de contacts outre 2 traitements en encadrement de floraison. Le premier essai a montré des résultats très encourageants. Les expérimentations se poursuivent.