La flore des vignes : une diversité à préserver

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Avec près de 900 espèces inventoriées en France, la flore des vignes représente 20% de la flore nationale. Les vignobles, véritable patrimoine naturel, abritent une diversité floristique importante qu’il convient de préserver. Plus de 4 000 inventaires floristiques ont été réalisés par la Chambre d’agriculture de la Gironde. Ces inventaires localisés en Nouvelle-Aquitaine ont permis l’identification de plus de 250 espèces différentes.

Pourquoi préserver la flore viticole ?

Les enherbements spontanés offrent de nombreux services écosystémiques. Ils permettent de :

  • protéger le sol et offrir le gîte et le couvert aux micro-organismes du sol grâce à l’apport de matières organiques
  • améliorer la fertilité des sols et augmenter le stockage du carbone présent dans le sol
  • réduire les impacts du ruissellement et limiter les phénomènes d’érosion
  • réduire l’utilisation d’herbicides et limiter leurs transferts dans les sols, les eaux de surfaces et les nappes phréatiques
  • favoriser la biodiversité lorsqu’ils sont gérés de manières plus extensives

Quelles espèces composent la flore des vignobles?

Les espèces majoritaires

La flore des vignes de Gironde est composée de 250 espèces. La majorité de ces espèces est présente sur moins de 10% des relevés tandis que 6 espèces sont présentes sur plus de 50% des relevés. Ces espèces les plus fréquentes sont :

  • le pissenlit (Taraxacum officinale)
  • le géranium disséqué (Geranium dissectum)
  • l’agrostis stolonifère (Agrostis stolonifera)
  • le plantain lancéolé (Plantago lanceolata)
  • le trèfle blanc (Trifolium repens)
  • la véronique de Perse (Veronica persica)

Les espèces se répartissent en 48 familles botaniques. Les trois familles les mieux représentées sont : les Asteracées, les Poacées et les Fabacées.

Fleur de pissenlit, Géranium disséqué, Agrostis stolonifère, Plantain lancéolé, Trèfle blanc et Véronique de Perse
Les espèces majoritaires dans les vignobles de Nouvelle-Aquitaine : Pissenlit (a), Géranium disséqué (b), Agrostis stolonifère (c), Plantain lancéolé (d), Trèfle blanc (e) et Véronique de Perse (f) ©CA33

Les espèces rares

Nos inventaires ont permis d’identifier des espèces rares dites messicoles car leur cycle de vie est directement lié à la culture en place, ici la vigne : Le souci des champs (Calendula arvensis), le tabouret des champs (Thlaspi arvense), le mouron bleu (Lysimachia foemina), le muscari négligé (Muscari neglectum)…

Parmi les espèces floristiques présentent dans le milieu viticole en Nouvelle-Aquitaine, certaines sont des espèces protégées comme :

  • la blackstonie perfoliée (Blackstonia perfoliata), elle fait partie de la liste rouge IUCN nationale
  • la renoncule des marais (Ranunculus paludosus), elle est signalée comme espèce quasi-menacée (NR) dans la liste rouge IUCN d’Aquitaine
  • la gagée des champs (Gagea villosa), elle est déclarée comme espèce en danger (EN) dans la liste rouge IUCN d’Aquitaine
  • le chrysanthème des moissons (Glebionis segetum), il fait partie de la liste rouge IUCN d’Aquitaine en tant qu’espèce en danger (EN)
  • l’anémone coronaire (Anemone coronaria), elle est dans la liste rouge IUCN d’Aquitaine en tant qu’espèce quasi-menacée (NT)
Blackstonie perfoliée, Chrysanthème des moissons et Anémone coronaire
Les espèces protégées des vignobles : Blackstonie perfoliée (a), Chrysanthème des moissons (b) et Anémone coronaire (c) ©CA33

Les espèces nuisibles

Les espèces nuisibles regroupent les espèces pouvant avoir un impact préjudiciable pour la culture de la vigne ou la diversité floristique, elles sont classées en sous-groupes :

  • les espèces exotiques envahissantes qui sont concurrentielles pour la vigne et nuisent à la diversité floristique (Amaranthus retroflexus, Erigeron canadensis, Galinsoga quadriradiata…)
  • les espèces locales problématiques qui entraînent de la concurrence et de la gêne pour la vigne (Agrostis stolonifera, Convolvulus arvensis, Senecio vulgaris…)
Le liseron des champs en fleur
Le liseron des champs (Convolvulus arvensis) : une espèce problématique en vigne
La flore dans les vignobles
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Quelles pratiques sélectionnent quels types d’espèces ?

La viticulture est un système agricole régulièrement perturbé par l’activité humaine. Les espèces floristiques présentes dans ce milieu sont adaptées à survivre face à ces nombreuses perturbations. Le taux d’espèces rares ou nuisibles ne sera pas le même en fonction des pratiques culturales mises en place sur la parcelle.

Un couvert ancien avec des tontes fréquentes et rases sélectionne des espèces vivaces (ex : Agrostis stolonifera). Ces espèces puisent des ressources conséquentes dans le sol et sont pour la plupart concurrentielles. Un travail du sol mécanique fréquent et le désherbage chimique favorisent des espèces annuelles à cycle court. Les herbicides peuvent perdre en efficacité et certaines espèces développent des résistances (ex : Erigeron canadensis, Geranium dissectum). Il est par la suite compliqué de se débarrasser de ces espèces problématiques.

L’érigéron du Canada tiges et bourgeons
L’érigéron du Canada (Erigeron canadensis) est une espèce sélectionnée par l’utilisation d’herbicides ©CA33

En savoir plus sur la flore des vigne

Une gestion extensive bénéfique pour la flore des vignes et la productivité viticole

Ainsi, la plupart des pratiques de gestion actuelles sélectionnent une flore concurrentielle envers la vigne notamment pour les ressources hydrominérales. Il est ainsi indispensable de passer à une gestion plus extensive pour sélectionner des espèces moins contraignantes.

Par exemple, le travail du sol occasionnel permet de rajeunir un couvert de plusieurs années et limite les espèces vivaces qui sont potentiellement plus concurrentielles. Lorsqu’il est superficiel, il limite également la destruction des espèces à bulbes qui sont pour la plupart des espèces rares (Gagea villosa).

De même, les tontes moins fréquentes, moins rases et ciblées dans le temps permettent aux annuelles à cycle court et moins compétitives de se reproduire. Ces tontes extensives optimisent également l’apport de biomasse végétale ce qui augmente la séquestration de carbone dans les sols.

La flore dans les vignobles
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Mieux connaître c’est mieux gérer : l’importance du diagnostic

La mise en place d’une gestion durable au sein des enherbements passe incontestablement par une meilleure connaissance des adventices afin d’adapter les techniques d’entretiens en fonction de la flore observée. Une identification des espèces propres à chaque parcelle est donc nécessaire dans le but de limiter ou favoriser les différentes pratiques.

La Chambre d’Agriculture de la Gironde a élaboré le guide GARANCE pour déterminer rapidement les adventices de la Nouvelle-Aquitaine. Il aide également dans la décision de la gestion des enherbements naturels.

Un outil a été créé par la CA33 pour aider à reconnaître la flore des vignobles en Nouvelle-Aquitaine : GARANCE

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