Etat des lieux des matières actives disponibles pour l’entretien du sol
Herbicides de prélevée
Il reste encore une petite dizaine de molécules autorisées (flazasulfuron, isoxaben, napropamide, propyzamide, penoxsulame, flumioxazine…) mais elles ont une action anti germinative stricte (action au moment de la germination des graines)…et des spectres +/- larges.
Herbicides de contact (défanant)
Trois molécules peuvent être utilisées en épamprage et/ou en désherbage : carfentrazole éthyle, pyraflufen éthyle et acide pélargonique. A noter que cette dernière, à défaut d’avoir une efficacité et un coût compétitifs, bénéficie d’un classement biocontrôle.
Herbicides systémiques antigraminées spécifiques
Là encore, trois molécules sont utilisables (propaquizafop, cycloxydime et fluazifp p-butyl) mais deux d’entre elles sont classées CMR.
Herbicide systémique
Seul représentant de cette classe, le glyphosate a vu son usage restreint à une utilisation de 450 g/ha/an. Cette restriction touche davantage les vignes étroites comme indiqué dans le tableau ci-dessous où désherber seulement 30 cm sous le rang relève de la gageure. A contrario, pour les vignes les plus larges, il est envisageable de conserver la largeur traitée, de la réduire sensiblement pour augmenter la dose de glyphosate / hectare traité et gagner en efficacité sur des adventices difficiles à détruire voire de réduire fortement (0.45 m) et de pouvoir intervenir à deux reprises dans la saison avec cette molécule.
Le tableau ci-dessous présente la largeur maximale qu’il est possible à désherber sous le rang en fonction de la largeur inter-rang et de l’objectif de dose de glyphosate / ha traité (1 500 ou 2000 g/ha).
Largeur inter-rang (m) | Largeur désherbée sous le rang (m) pour appliquer une dose de 1 500 g/ha traité de glyphosate | Largeur désherbée sous le rang (m) pour appliquer une dose de 2 000 g/ha traité de glyphosate |
3 | 0.9 | 0.67 |
2 | 0.6 | 0.45 |
1.5 | 0.45 | 0.33 |
1 | 0.3 | 0.22 |
Il est évident que la réduction de la bande désherbée sous le rang en deçà d’une certaine largeur peut vite s’avérer problématique voire impossible à réaliser techniquement. Le recours à un matériel permettant de confiner (voire de récupérer) la bouillie de traitement herbicide peut permettre de délimiter une fine bande désherbée sous le rang. A ce jour, un seul constructeur (TEC) propose une machine permettant de réaliser ce type d’application (Cf. Figure n° 1)
Résultats d’essais sur différentes stratégies de désherbage du cavaillon (projet Alt’Glypho)
Une plateforme de désherbage comportant 14 modalités a été mise en place au cours de la campagne 2022. Elle visait à réaliser une évaluation technico-économique de différentes stratégies de désherbage incluant (presque) toutes un herbicide de biocontrôle. Les stratégies testées étaient les suivantes :
- 100 % biocontrôle
- biocontrôle + conventionnel (sans résiduaires)
- biocontrôle + conventionnel (avec résiduaires)
- biocontrôle + conventionnel (avec résiduaires et/ou 450 g/ha de glyphosate)
A noter :
- les modalités 3 et 7 visaient à évaluer un effet “volume de bouillie”
- les modalités 13 et 14 ont vu la largeur désherbée réduite de moitié (ce qui implique un entretien mécanique de la zone non traitée). L’objectif étant de se concentrer sur la zone (sous le rang) la plus difficile à travailler
Résultats :
De ces essais, il ressort que :
- Le Beloukha ne peut constituer à lui seul une solution alternative crédible. Il peut au mieux être utilisé pour consolider une stratégie « classique »
- Les modalités sans glyphosate engendrent des résultats techniques mauvais à moyens pour des coûts de mise en œuvre forcément moins compétitifs
- En vigne large (ir >2 m), la restriction d’usage à 450 g/ha complique l’entretien du cavaillon mais le glyphosate demeure une « cartouche » intéressante. Les meilleurs résultats ont été obtenus en décalant la date de 1ère intervention fin avril
- Songer à réduire la largeur désherbée sous le cavaillon peut permettre de conserver une bonne efficacité voire de réaliser 2 passages / an
- Il n’y a plus de solution « standard » –> besoin d’adaptation au millésime et de diversification des interventions