Résistances des maladies de la vigne (mildiou, oïdium, pourriture grise, black rot) aux fongicides

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Alors que le vignoble bordelais a été confronté à de virulentes épidémies de mildiou au cours des derniers millésimes (2018, 2020, 2021, 2023 et bien sûr 2024) et que les autres maladies cryptogamiques restent présentes, la pharmacopée disponible ne cesse de se réduire. Dans un contexte de forte pression de sélection, il est particulièrement important de surveiller l’évolution des résistances vis-à-vis des différentes molécules disponibles sur le marché.

Que dit la note technique commune 2025 ?

Peu d’évolution par rapport à 2024.

Pour le mildiou, tous les substances actives (hors multisites) sont concernées par la résistance. L’oxathiapiproline et la zoxamide reste les deux substances actives les moins affectées. Un nouveau mécanisme de résistance a été détecté pour l’amétoctradine.

Au niveau de l’oïdium et du botrytis, peu de changements.

Une attention particulière est à porter dans le choix des produits pour lutter contre le black-rot au regard de leur résistance ou non sur le mildiou ou l’oïdium.

Suivre l’évolution des résistances

Combiné à des pressions épidémiques importantes, le retrait de substances actives multisites rend la gestion des différentes maladies complexe. C’est pourquoi il est essentiel de suivre l’évolution des résistances des maladies cryptogamiques de la vigne aux fongicides utilisés.

Le suivi des résistances se fait à partir de prélèvements d’organes attaqués par les différentes maladies au vignoble. Les champignons sont ensuite multipliés au laboratoire puis leur survie en présence de différentes doses de fongicides est étudiée.

Pour chaque parcelle, il est ainsi possible de définir si une résistance à tel ou tel fongicide est en train de se développer. Pour 100 parcelles, le nombre de parcelles présentant une déviation de sensibilité au fongicide donne l’occurrence de la résistance. Au sein de la parcelle, il est aussi possible de déterminer la fréquence de souches résistantes au fongicide. Plus elle est élevée et plus la résistance au fongicide est répandue au sein de la parcelle.

Analyse d'une feuille de vigne en laboratoire au microscope
L’étude de la résistance des champignons aux fongicides se fait au laboratoire ©Alban Gilbert

Une note technique nationale sur les résistances

Chaque année, en janvier, une note technique nationale commune est rédigée par un comité d’experts émanant de différentes structures (IFV, Anses – Unité CASPER, INRAE, CIVC, Chambres d’agriculture et DGAL – SDSPV).
Elle a pour objectifs de :

  • décrire le statut des résistances lors de la saison passée vis à vis des principales familles de substances actives utilisables sur vigne en France dans les populations de Plasmopara viticola (mildiou), Erysiphe necator (oïdium) et Botrytis cinerea (pourriture grise)
  • établir des recommandations générales vis à-vis de ces résistances pour préserver dans la durée les modes d’action et l’efficacité des programmes de protection, en complément de la mise en oeuvre des autres méthodes de lutte.

Pour chaque fongicide présentant une dérive de sensibilité, deux niveaux sont possibles : gestion de la résistance ou gestion de l’efficacité. Dans le cadre de la gestion de la résistance, celle-ci n’est pas encore totalement installée dans le vignoble et il n’est en général pas observé de perte d’efficacité. Les préconisations visent alors à limiter son extension. En cas de gestion de l’efficacité, la résistance est répandue largement sur le vignoble. Les préconisations visent alors à tenter d’éviter une perte totale de l’efficacité du fongicide.

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